Esprit critique - Revue électronique de sociologie
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Vol.04 No.10 - Octobre 2002
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Numéro thématique - Automne 2002
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La sociologie à l'épreuve de la mondialisation: vers un renouveau épistémologique et méthodologique
Sous la direction de Rabah Kechad
Problématique
Table des matières
Présentation des articles et des auteurs


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Problématique
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Nul ne peut ignorer que les deux décennies 1980-2000 ont été effervescentes à plus d'un titre. Depuis le début de la crise économique en passant par l'implosion de l'Ex-URSS à la réunification de la RFA, le monde a connu de profonds changements politiques, économiques, géographiques, sociologiques, psychologiques, culturels, technologiques, etc.

Ces changements majoritairement brusques et rapides ont bouleversé le monde d'aujourd'hui ne laissant personne indifférent. La spécificité de ce processus mondial réside dans ce phénomène dit de mondialisation. En dehors de tout débat philosophique ou conceptuel cette universalité des transformations est fortement significative. À ce sujet, il suffit de rappeler ce qui suit:

  • Révolution mondiale dans la technologie des communications (Internet, informatique, parabole, etc.);
  • Mondialisation de la pauvreté à des degrés différents de la planète;
  • Emprise mondiale de la peur et de l'angoisse sociale;
  • Mondialisation du modèle démographique car la presque totalité des sociétés humaines se sont engagées dans une chute de la fécondité.
  • Ce séisme mondial a eu des répercussions multiples sur les différentes sociétés humaines. La majorité des sociétés ex-socialistes se trouve obligée de rejoindre l'autre camp en s'efforçant d'assurer cette transition sans remettre en cause, radicalement, les structures sociales déjà existantes. À ce jour, le processus continue en ébranlant les fondements même de ces sociétés. Les sociétés capitalistes se trouvent aussi dans des situations complexes en raison de l'interdépendance entre les différentes régions du monde.

    Cette dynamique mondiale a induit plusieurs concepts qui sont utilisés dans les différents domaines sans qu'il y est une réflexion épistémologique et méthodologique qui tente de les élucider, les comprendre et les adopter. Dans ce décor, la sociologie se trouve confrontée à une nouvelle situation qui ne ressemble guère à celle d'hier. Cette science, la moins précise des sciences sociales, est appelée à faire son bilan épistémologique et méthodologique à la lumière des nouveaux phénomènes induits par ce processus dit de mondialisation.

     
     
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    Table des matières
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    Editorial
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    La sociologie à l'épreuve de la mondialisation: Quel avenir pour la sociologie?
    Rédaction collective dirigée par Rabah Kechad

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    Articles
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    A la recherche d'une méthodologie de la mondialisation...
    Par Martine Arino

    Des sciences sociales américaines après la seconde guerre mondiale: révolutions épistémologiques et naissance d'une contre-culture scientifique
    Par Dimitri Della Faille

    Qu'est ce que l'estimation du soi en sociologie? Contribution à la fondation d'une sociologie de la motivation
    Par Lucien Samir Oulahbib

    Estimer le développement
    Par Lucien Samir Oulahbib

    Réflexions pour une géo-sociologie
    Par Jean Charles Lagrée

    Le sociologue du XXI siècle
    Par Rabah Kechad

    Mondialisation et "cultures locales" au regard des délocalisations industrielles françaises au Maroc: éléments d'une approche sociologique
    Par Brahim Labari

    Interculturel et mondialisation: niveaux de communication culturelle, temporalité et sociétés
    Par Georges Bertin

    Le "citoyen productif": une catégorie problématique. Le cas du Brésil
    Par Dominique Revel

    La mondialisation source de modification des relations sociales chez les Thaï et les Muong: le cas de la moto
    Par Sandrine Basilico

     
     
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    Présentation des articles et des auteurs
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    Editorial
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    La sociologie à l'épreuve de la mondialisation: Quel avenir pour la sociologie?
    Rédaction collective dirigée par Rabah Kechad



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    Articles
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    A la recherche d'une méthodologie de la mondialisation...
    Par Martine Arino

    Doctorante en sémiotique et communication à l'Université de Perpignan sous la direction du professeur Robert Marty. Chargée d'enseignement en sociologie, Laboratoire de théories des systèmes.
    Courrier électronique
    : martine.arino@wanadoo.fr

    Introduction:
    La mondialisation attire et effraie, suscitant angoisse et excitation. Ses aspects sont multiples, libération de tous les flux physiques, humains, accès aux différentes sources de matières premières. Mais aussi et surtout un aspect culturel sur lequel, nous allons porter notre attention. Cette forme de mondialisation s'alimente des réseaux d'information, des médias trouvant son aboutissement dans le web. Les Etats-Unis y ont pris une place prépondérante avec l'imposition de leur langue, de leur technologie... [...]



    Des sciences sociales américaines après la seconde guerre mondiale: révolutions épistémologiques et naissance d'une contre-culture scientifique
    Par Dimitri Della Faille

    L'auteur est chercheur adjoint au Groupe de recherche en analyse du discours politique (GRADiP) de la Chaire de Recherche du Canada en Mondialisation, Citoyenneté et Démocratie (Chaire MCD) à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est détenteur d'un DEA en sciences sociales de l'Université Libre de Bruxelles et est actuellement doctorant en sociologie à l'UQAM. Il s'intéresse plus particulièrement à l'histoire et à la sociologie des sciences humaines contemporaines ainsi qu'à celles des relations internationales. Son travail doctoral porte sur la politique scientifique américaine et la relation des États-Unis avec l'Amérique latine dans le contexte de la guerre froide.
    Courrier électronique
    : dellafaille.dimitri@uqam.ca

    Résumé:
    L'article présente, dans le contexte de l'après seconde guerre mondiale, un aperçu condensé portant sur les changements épistémologiques qu'ont connu les sciences sociales en général et la sociologie américaine en particulier. L'article fait un rapide survol de l'histoire des politiques scientifiques publiques et privées ainsi que de l'histoire de la pensée sociale. Il y est question avant tout de l'École de Chicago, du structuro-fonctionnalisme, du béhaviorisme, de l'interactionnisme symbolique ainsi que de la sociologie radicale. L'auteur tente de dégager la logique qui peut exister entre le fait d'être producteur de mouvements sociaux et d'en être le produit.



    Qu'est ce que l'estimation du soi en sociologie? Contribution à la fondation d'une sociologie de la motivation
    Par Lucien Samir Oulahbib

    L'auteur, Lucien-Samir Oulahbib, est docteur de l'Université Paris IV (Sorbonne). Sa thèse, Les meurtriers de l'Homme, a été publiée, réactualisée et remaniée, aux éditions l'Harmattan (2002), sous le titre Ethique et épistémologie du nihilisme, Les meurtriers du sens. Il travaille actuellement sur l'évaluation de l'action et du développement dans le but de montrer que ce sont les deux faces d'un étalon de mesure objectif qui évalue en même temps qu'il constitue l'action et le développement.
    Courrier électronique
    : lucien.samir@free.fr

    Résumé:
    Comment estimer le plus exactement possible? En classant, objectivement, c'est-à-dire avec une certitude nécessaire et universelle, un résultat. Qu'il s'agisse d'un choix d'objet, d'un comportement donné impliquant ou non autrui, d'une décision économique, d'un jugement éthique, esthétique, politique, le tout au-delà de sa diversité historique, culturelle, sociale. À partir de quels critères? Ceux du développement puisqu'il sous-tend toute action du soi considéré et en est si bien l'enjeu que ce dernier se doit d'en estimer les conséquences selon qu'elles le conservent, l'affinent, le dispersent, le dissolvent, positivement ou négativement. C'est-à-dire, de fait, au moins quatre critères, non arbitraires, qui, soit le renforcent, soit l'amoindrissent. C'est pourquoi nous supposerons que ce ne sont pas seulement des normes mais aussi des fonctions. Car leur rôle permet en même temps de structurer l'action et d'en estimer le résultat, du moins si elles sont saisies de manière objective, c'est-à-dire de façon à la fois nécessaire et universelle. Le soi peut être celui d'un individu, d'un groupe, d'une entreprise, d'un pays, d'un Etat. Sa structure est fonctionnellement capable d'une certaine liberté de choix, d'entrer en interaction et interdépendance avec un environnement. Et elle s'appuie pour cela sur des cadres de référence qui expriment de manière historiquement située ces quatre fonctions, animées par des groupes, et que régulent des institutions. Et si l'estimation du soi veut atteindre un développement de plus en plus objectif, elle fait en sorte que ces quatre fonctions soient saisies à la fois comme critères cognitifs et modalités de comportement. C'est ce que nous proposons ici.



    Estimer le développement
    Par Lucien-Samir Oulahbib

    L'auteur, Lucien-Samir Oulahbib, est docteur de l'Université Paris IV (Sorbonne). Sa thèse, Les meurtriers de l'Homme, a été publiée, réactualisée et remaniée, aux éditions l'Harmattan (2002), sous le titre Ethique et épistémologie du nihilisme, Les meurtriers du sens. Il travaille actuellement sur l'évaluation de l'action et du développement dans le but de montrer que ce sont les deux faces d'un étalon de mesure objectif qui évalue en même temps qu'il constitue l'action et le développement.
    Courrier électronique
    : lucien.samir@free.fr

    Résumé:
    Pourquoi telle entreprise va-t-elle si mal, tel groupe s'effiloche-t-il, telle institution s'ankylose-t-elle, tel individu se déstructure-t-il tant? Et quels sont les moyens sinon d'y remédier du moins d'en inverser la tendance? Plusieurs sortes de savoirs peuvent dire beaucoup de choses sur tous ces dysfonctionnements et les moyens de les contrecarrer. Ils analysent en effet dans un premier temps les relations d'ordre se déclinant en types de corrélations données dont le classement permet de comprendre le pourquoi et de justifier le diagnostic. Sauf que cette classification et ce diagnostic peuvent ne pas être acceptés comme on peut le voir dans maints exemples. En effet, ils peuvent se heurter, et souvent d'emblée, à l'objection mettant en cause, pour diverses raisons, le (ou les) systèmes(s) de jugement employé(s). Il existe cependant plusieurs moyens d'y remédier. Nous verrons en effet ici que pour réfuter les diverses objections relativisant l'objectivité des jugements portés sur les activités humaines, il faut édifier une méthode forte d'analyse basée plutôt sur le paradigme du développement que sur celui de l'auto-organisation. Car le premier est bien plus large que le second. Il unifie en effet un ensemble d'énoncés portés sur le même objet, l'action vivante, mais ce en tant qu'elle est aussi humaine. Ce qui permet, à la fois, d'englober l'auto-organisation liée au système vivant en général et de le spécifier au système vivant humain, et, à la fois, de faire un diagnostic et de confectionner des solutions pour l'action. Nous démontrerons donc ici qu'en basant l'estimation de l'action sur le concept de développement, on peut éviter l'éparpillement méthodologique et renforcer l'objectivité des jugements proposés.



    Réflexions pour une géo-sociologie
    Par Jean Charles Lagrée

    Dr Jean Charles Lagrée est chargé de recherche CNRS et coordinateur du programme ULISS.
    Courrier électronique
    : Lagree@ext.jussieu.fr

    Résumé:
    La mondialisation pose un défi à la sociologie traditionnelle. L'Etat-nation est aujourd'hui pris dans des réseaux d'interconnexion et d'interdépendance qui lui font perdre le statut d'unité pertinente d'analyse sur laquelle la sociologie, en adoptant un parti pris de réalisme, s'est traditionnellement construite. Dès lors, nombre de concepts se doivent d'être réévalués si l'on veut leur conserver leur capacité à rendre compte d'une réalité en pleine transformation. Ainsi en est-il des concepts d'identités collectives, stratification, autorité et politique, société civile, Etat, citoyenneté,...



    Le sociologue du XXI siècle
    Par Rabah Kechad

    Rabah Kechad est enseignant-chercheur en sociologie à la Faculté des lettres et des sciences sociales, Département de sociologie, de l'Université de Blida en Algérie. Il est consultant international en management, GRH et communication.
    Courrier électronique
    : rkechad@yahoo.fr

    Résumé:
    Dans un film de P. Carles, P.Bourdieu a déclaré que "la sociologie est un sport de combat. On doit s'en servir pour se défendre, mais on ne doit pas l'utiliser pour faire de mauvais coups" (C. Pardo in Manière de voir, mai-juin 2002, p.66). La sociologie, cette "science" qui a connu une histoire très particulière, est confrontée aujourd'hui à un autre temps qui n'est plus celui pour lequel elle a été créée, caractérisé surtout par l'émergence d'un nouveau paradigme où la technologie immatérielle (connaissance et savoir) est en train de prendre une dimension centrale. Les principales conditions dans lesquelles la sociologie a été développée ne sont plus présentes. C'est pourquoi le sociologue est appelé à s'interroger sans cesse: cette science est-elle donc appelée à disparaître? à s'adapter? ou à faire la sourde oreille et continuer à expliquer la société d'aujourd'hui par l'héritage théorique, conceptuel et méthodologique d'hier? L'histoire de la sociologie se confond profondément avec l'histoire des sociétés humaines. Le sociologue du XXIème siècle n'est qu'une réflexion d'un sociologue soucieux sur l'avenir de cette merveilleuse science qui a dérangé tant d'esprits.



    Mondialisation et "cultures locales" au regard des délocalisations industrielles françaises au Maroc: éléments d'une approche sociologique
    Par Brahim Labari

    Courrier électronique: b.labari@voila.fr

    Résumé:
    L'article se propose de justifier une démarche sociologique à propos des délocalisations industrielles que l'on présente, à tort ou à raison, comme dérivées du phénomène de la mondialisation économique. Le recensement de quelques travaux concernant cette question atteste de la primauté des approches inspirées par la science économique. Sans mettre en doute la légitimité de telles approches (qu'il faut d'ailleurs mettre à contribution dans une démarche pluridisciplinaire), l'objet de la présente contribution est précisément de montrer en quoi et pourquoi le sociologue pourrait qualitativement (et sans quelques obstacles liés à la "recherche en milieu étranger") faire sien cet objet de recherche classiquement du ressort de la science économique. Et ce, à travers quelques axes tels que les modes de recrutement de la main-d'oeuvre locale, les styles de management et tout ce qui est inhérent aux "cultures locales". Les développements qui suivent sont le fruit d'un travail de recherche effectué au Maroc sur les entreprises françaises qui ont opté pour la délocalisation de leurs activités vers deux villes marocaines (Casablanca et Agadir).



    Interculturel et mondialisation: niveaux de communication culturelle, temporalité et sociétés
    Par Georges Bertin

    Georges Bertin, socio-anthropologue, directeur général de l'Institut de Formation et de recherches en intervention sociale, Angers, enseigne aux universités d'Angers et Le Mans, membre des Centres de recherche sur l'Imaginaire.
    Courrier électronique
    : georges.bertin49@wanadoo.fr

    Introduction:
    Le domaine culturel, écrit Roger Pol Droit, est de plus en plus l'objet d'échanges mondiaux. Parallèlement, l'immédiateté de ces échanges transforme le temps de confrontation des cultures". Un des pièges que nous tend la mondialisation des échanges, en ses effets les plus dévastateurs, consiste à considérer les sociétés comme uniformément soumises aux mêmes déterminants. La question de la temporalité des échanges y jouant sans doute le rôle le plus essentiel comme nous allons tenter de l'examiner. [...]



    Le "citoyen productif": une catégorie problématique. Le cas du Brésil
    Par Dominique Revel

    Docteur en Sociologie et Sciences sociales, Université Lumière Lyon II, France. Professeur invitée, Université fédérale de Sergipe, Brésil.
    Domaines de recherche: Restructuration productive, chômage, travail informel, qualification professionnelle, exclusion, citoyenneté, genre, politiques publiques. Publications:
    Revel, Dominique. La précarité professionnelle au masculin féminin, Ed L'Harmattan, Coll. Logiques sociales, Paris, 2001.
    Revel, Dominique. "A precariedade profissional como tempo do sofrimento. Da razão à subjetividade". In: ECSNN. Anais do Grupo de Trabalho Sociologia da Emoção. X Encontro de Cientistas Sociais do Norte/Nordeste. Salvador: ECSNN, no1, 2001. CD.ROM.
    Revel, Dominique. "A construção social dos cidadãos e das cidades produtivas: a política de educação profissional na luta contra o desemprego no estado de Sergipe". In: ALAS. XXIII Congresso da Associação Latino-Americana de Sociologia. Guatemala: ALAS, no1, 2001. CD.ROM.
    Courrier électronique
    : dorevel@infonet.com.br

    Résumé:
    Le processus de restructuration productive, qui se traduit en terme d'augmentation du chômage et de la précarité professionnelle, questionne les fondements d'une société appuyée sur l'idéologie du travail salarié comme condition de promotion de la citoyenneté. L'analyse des contradictions qui sous-tendent la mise en place des politiques publiques de qualification professionnelle de la main-d'oeuvre au Brésil met en évidence les enjeux qui traversent la société brésilienne. Dans un contexte marqué par l'augmentation croissante du travail informel, la promotion du "citoyen productif" se heurte, en outre, à la persistance de pratiques professionnelles "inciviles" qui pourraient menacer la construction formelle de la citoyenneté.



    La mondialisation source de modification des relations sociales chez les Thaï et les Muong: le cas de la moto
    Par Sandrine Basilico

    Courrier électronique: sbasilico@free.fr

    Introduction:
         Pays multi-ethnique, le Viêt-Nam s'est ouvert à l'économie de marché dès 1986, avec tout ce que cela implique en termes d'échanges commerciaux ou touristiques.
         Jusqu'à ces dernières années, les minorités peuplant les hauts plateaux du nord du pays n'ont pas bénéficié de ce "progrès". Mais depuis 1995, et surtout 1997, de nombreux objets occidentaux ou occidentalisés commencent à envahir leurs habitations.
         Ceux-ci amènent un nouveau genre de vie basé sur la culture, la recherche du confort et la communication avec le monde extérieur, source même d'intégration. Ils favorisent les changements dans l'organisation de la vie quotidienne: on joue moins aux cartes, on raconte moins d'histoires aux enfants, on regarde plus souvent la télévision qui rythme la journée, au réveil au son des clips vidéo, le soir avec les informations suivies du film ou du dessin animé. Le sens de l'abandon progressif de ces jeux est l'éloignement de la structure collective de ces sociétés. Elles vont vers l'individualité, poussées par des objets que nous connaissons bien et qui ont déjà eu ces mêmes effets sur les sociétés occidentales. [...]



     
     
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