Des sciences sociales américaines après la seconde guerre mondiale: révolutions épistémologiques et naissance d'une contre-culture scientifique
Par Dimitri Della Faille
Résumé:
L'article présente, dans le contexte de l'après seconde guerre mondiale, un aperçu condensé portant sur les changements épistémologiques qu'ont connu les sciences sociales en général et la sociologie américaine en particulier. L'article fait un rapide survol de l'histoire des politiques scientifiques publiques et privées ainsi que de l'histoire de la pensée sociale. Il y est question avant tout de l'École de Chicago, du structuro-fonctionnalisme, du béhaviorisme, de l'interactionnisme symbolique ainsi que de la sociologie radicale. L'auteur tente de dégager la logique qui peut exister entre le fait d'être producteur de mouvements sociaux et d'en être le produit.
La nature et le statut des sciences sociales ont alimenté de nombreux et longs débats dans les sociétés contemporaines. Plusieurs de ces débats portent sur la logique complexe qui lie les sciences sociales à la société. Le problème de savoir qui de la poule ou de l'oeuf vient avant se pose ici aussi. Est-ce que les sciences sociales prennent part activement aux changements dans les sociétés contemporaines ou n'en sont-elles qu'une des conséquences? L'on ne peut y répondre ni par la poule ni par l'oeuf. Les sciences sociales participent tout autant à la formation de nouvelles logiques sociales, qu'elles s'inscrivent dans l'esprit du temps, le zeitgeist. Cet article est le début d'une entreprise de plus grande envergure qui vise à dégager la logique de cette relation à la lumière du développement des sciences sociales en Amérique du Nord dans la période de l'après seconde guerre mondiale.
De la double herméneutique et d'un processus réflexif
L'avènement des sciences sociales constructivistes a montré que faire de la science du social, c'est pratiquer un processus de double herméneutique [1]. Être une unité sociale, c'est être un acteur qui agit en fonction des interprétations qu'il peut avoir de sa position, de son cheminement et de ses interactions. Les sciences sociales pratiquent elles-mêmes une interprétation de l'internalisation du rapport que les acteurs sociaux entretiennent avec leur univers social.
En plus de pratiquer une double herméneutique, les sciences sociales dans leur nature unique, par ce que l'on appellera un processus réflexif, s'interrogent à partir de leurs propres méthodes. Cette caractéristique propre aux sciences sociales, conséquence de l'épistémologie de ce champ de la science, est unique dans le sens où l'on conçoit mal une biologie de la science biologique, une mathématique de la science mathématique ou encore une physique de la science physique. Mais sont possibles, une histoire de l'histoire, une approche politique des sciences politiques, une sociologie de la sociologie. Dans une moindre mesure sont possibles aussi une approche psychologique de la psychologie ainsi qu'une économie de l'économie.
L'inscription sociale de la science a été longuement débattue, elle fait un large consensus. Il est admis que la science entretient un rapport avec l'ensemble des champs du social. Il a, par exemple, été largement démontré que la science n'échappe pas à logique du champ politique ni à celle du champ économique. Une approche déterministe de type causal tenterait de comprendre le développement de la science à la lumière des intérêts culturels, politiques et économiques. À l'opposé, une approche idéaliste montrerait comment les sciences sociales se construisent à partir des courants de pensée qui les traversent. La première approche est dite exogène par ce qu'elle s'intéresse aux explications extérieures alors que la seconde est dite endogène par ce qu'elle s'intéresse aux causalités internes. En tant que sociologues, nous interrogeons la sociologie et son histoire. Il nous est permis de penser qu'une telle entreprise d'objectification du moteur de l'interprétation n'est pas vaine. Pour aborder notre objet qui est celui de la sociologie américaine au sortir de la seconde guerre mondiale, nous tentons de faire la synthèse des approches exogènes et endogènes que nous pensons complémentaires. La sociologie américaine que nous interrogeons est principalement le fait de cette discipline aux États-Unis. Il est donc question avant tout de cette sociologie et peu de la sociologie canadienne. Les sociétés étasuniennes et canadiennes entretiennent des rapports plutôt rapprochés mais, elles restent distinctes l'une de l'autre. La sociologie nord-américaine fait peu de cas de la frontière du quarante-neuvième parallèle. Nous pouvons illustrer la porosité de cette frontière par l'évocation des cas d'Erving Goffman, d'Everett C. Hughes et de Marshall McLuhan. Erving Goffman naît au Canada, il étudie à l'Université de Toronto pour ensuite déménager à Chicago où il obtiendra d'abord sa maîtrise et ensuite son doctorat (1953). Il fera l'essentiel de sa carrière aux États-Unis. Everett C. Hughes, né aux États-Unis en Ohio, obtient son doctorat et enseigne à l'Université de Chicago. Il y aura par ailleurs comme élève E. Goffmann. Hughes passera cependant de nombreuses années à l'Université McGill à Montréal. Il y écrit plusieurs ouvrages fondateurs pour la sociologie du Canada français tel le French Canada in Transition (Hughes, 1943). Marshall McLuhan - consacré "superstar" des nouvelles théories de la communication et des médias - quitte son Canada natal pour effectuer sa maîtrise à Cambridge, où il poursuivra ensuite son doctorat qu'il obtiendra en 1943.
De l'entrée de la société américaine dans un ordre libéral
Les changements provoqués par près de six années de destruction sur le continent européen sont énormes. Les effets de cette guerre sur la société américaine sont innombrables; se développent de nouveaux contextes démographiques, économiques, politiques et technologiques. Les États-Unis sont encore, au début du vingtième siècle, une société largement agraire. Cependant, plusieurs pôles urbains prennent une importance croissante dans le contexte des villes américaines au vingtième siècle. Le transport par voies maritime, ferrée et routière, la transformation de matières premières et le marché agricole donnent à Chicago, dès les premières décennies du siècle passé, les allures d'une grande ville. Plusieurs agglomérations du Nord des États-Unis intègrent dans un tissu urbain les régions périphériques rurales. La migration des campagnes vers les villes est accompagnée de celles des déplacements de populations noires cherchant du travail et de l'immigration européenne fuyant la guerre. Le gouvernement fédéral tentera de contenir cette vague d'immigrants en imposant des quotas. C'est le cas par exemple du Johnson Immigration Act (26 mai 1924) qui imposera une politique en matière d'immigration jusqu'en 1952. Ceci affecte la capacité de nombreux étudiants et intellectuels juifs d'accéder à l'université. Il est question à plusieurs reprises d'imposer des limitations quant à la quantité de juifs pouvant accéder à l'enseignement supérieur et à des postes de responsabilité au sein des universités.
La politique fédérale américaine est quelque peu à l'image de cette société divisée entre de nombreuses régions profondément rurales et la population des pôles urbains méconnaissant la réalité du reste de cet immense pays. Ainsi, il est difficile de penser les États-Unis en dehors de leur réalité propre et de leur environnement immédiat. La politique internationale des États-Unis est alors non-interventionniste et repliée sur elle-même.
Après la seconde guerre mondiale, l'urbanisation croissante et l'augmentation de la taille des agglomérations s'accompagnent de la naissance d'une véritable classe moyenne. Elle détient maintenant des moyens financiers pour consommer qui, s'ils sont rassemblés, sont sans précédent dans l'histoire de l'Amérique du Nord. Cette société entre dans un ordre libéral. L'État sert de gardien qui s'assure de la bonne régulation; il laisse délibérément la place à l'initiative privée dans le domaine public, comme nous le verrons par exemple dans le cadre de l'aide à la recherche.
Des politiques scientifiques américaines
Élu au sénat américain en 1944, J. William Fulbright fait voter un programme d'échange qui portera son nom et qui sera largement supporté par la classe politique américaine. En 1948, le programme Fulbright envoie ses premiers boursiers américains en Europe. Des boursiers européens arriveront peu après aux États-Unis. C'est également à cette période que se développent aux États-Unis les premières politiques scientifiques d'envergure pour les sciences sociales. Elles sont publiques, mais avant tout privées. En effet, entre 1954 et 1964, cent millions de dollars américains seront versés aux sciences politiques de la part des seules fondations Rockefeller, Ford et Carnegie [2]. La fondation Rockefeller fut créée en 1913. La fondation Carnegie fut quant à elle créée officiellement en 1906. La fondation Ford créée en 1936 - mais qui concentrera son influence sur l'État du Michigan jusqu'en 1950 - répand l'usage de l'appellation sciences du comportement aux dépens de celle de sciences sociales. Elle crée en 1954 le Centre d'études avancées dans les sciences du comportement (Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences - CASBS) dans le cadre d'un programme plus vaste visant à augmenter "la connaissance des principes qui gouvernent le comportement humain". La RAND Corporation - conçue comme entité à part entière en mai 1948 (car elle était auparavant une section de la firme Douglas, un constructeur aéronautique de Santa Monica en Californie) - joue aussi un rôle important dans les sciences du comportement. Bien qu'elle ne soit pas un organisme subventionnaire, elle accueille dans ses rangs de nombreux consultants dont une grande proportion provient de centres de recherche comme le CASBS. En plus du développement des fonds privés et publics pour les sciences sociales, plusieurs GI Bills sont établis pour permettre aux anciens combattants de profiter de nombreux avantages. C'est le cas en 1947 pour les soldats ayant combattu durant la seconde guerre mondiale et en 1952 pour ceux de la guerre de Corée. L'un de ces avantages procurés aux anciens combattants par les GI Bills consiste en une bourse d'études. Ces deux seuls programmes enverront, sur une durée de près de vingt ans, plusieurs millions d'anciens soldats dans les écoles supérieures et les universités.
La croisade de Joseph McCarthy (sénateur de l'État du Wisconsin de 1950 à 1954) contre tout ce qui avait l'apparence d'être anti-américain touchait explicitement les sciences sociales taxées d'être socialistes. Les sociologues ainsi que les organisations les finançant, seront des cibles favorites d'enquêtes déclenchées par des soupçons relatifs à des activités anti-américaines.
Le développement des techniques quantitatives, résultat de la recherche militaire, permet d'envisager une nouvelle manière de faire la science. La disponibilité nouvelle d'une capacité de calcul offerte par l'informatique naissante ouvre aux sciences sociales de nouveaux horizons. De plus, dans le contexte de la croisade contre les sciences sociales "trop à gauche", afin de ne pas être taxée d'imposture par les évaluateurs de programmes, l'orientation dominante de la sociologie se devait d'être encline à utiliser les méthodes quantitatives (plutôt que d'utiliser des méthodes historiques ou qualitatives). Les sciences sociales américaines ont, à cet effet, exagéré leur ressemblance avec les sciences de la nature. Cette exagération se traduit par une frénésie pour les méthodes quantitatives et qualitatives quantifiées. Cette période d'après guerre consacre l'émergence des trois grandes universités américaines dans les sciences humaines: Harvard, Columbia et Berkeley [3]. Ces trois universités seront par ailleurs les principales réceptrices des fonds de recherche publics et privés.
De l'abandon de la grande théorie
La sociologie américaine de la fin des années 1940 et des années 1950, connaît plusieurs déplacements de centres d'intérêt. Cette nouvelle génération de sociologues formée dans l'ombre de l'Europe prend ses distances. L'apport intellectuel de moult philosophes, sociologues et psychologues ayant quitté l'Europe pour les Etats-Unis, et ce depuis 1920, est très significatif. À l'instar de George Herbert Mead à la fin du dix-neuvième siècle, quelques américains iront étudier en Europe. Ainsi, Talcott Parsons obtient son doctorat en économie à l'Université d'Heidelberg (Allemagne) en 1927. Bien que nombreux soient ceux qui, la guerre finie, tel Adorno, rentreront en Europe, certains comme Paul Lazarsfeld resteront aux États-Unis. L'héritage qu'ils laissent à la pensée sociale aux États-Unis est de toutes manières incontestable.
Ainsi, l'on abandonne rapidement le matérialisme historique de Karl Marx au profit de références à la psychanalyse de Sigmund Freud. La lutte des classes et les rapports de production ne servent plus d'explications aux raisonnements sociologiques. La sociologie développe alors un rapport particulier aux théories de l'inconscient et de la psychologie sociale. En outre, l'on remplace le terme de 'classe sociale' par celui de 'stratification'. La stratification sociale semble permettre de comprendre plus adéquatement la place de l'acteur, elle est un concept plus dynamique et porteur du caractère réflexif d'historicité, contrairement à l'histoire devenue figée du matérialisme historique. Les travaux de Walt Rostow, conseiller des présidents Kennedy et Johnson, bien que portant sur les sociétés, leur histoire et leur développement évacuent complètement la théorie marxiste et ses concepts tel que celui d'impérialisme. La période de la guerre froide contribue au développement des Area Studies, études de zones. Celles-ci se consacrent avant tout aux pays soviétiques et socialistes. Les fonds précédemment attribués aux recherches en anthropologie seront dès lors drainés par ces nouveaux départements et chercheurs.
Dès la fin des années cinquante, l'influence de Talcott Parsons devient décisive, ses premiers ouvrages le feront vite remarquer et une véritable école se crée autour de lui. Son structuro-fonctionnalisme s'impose alors rapidement comme le paradigme dominant de la sociologie américaine. Le structuro-fonctionnalisme et le béhaviorisme continuent d'achever la prédominance de l'école de Chicago. L'abandon de la grande théorie est consacré par Parsons. Robert K. Merton, l'un de ses étudiants, développe autour de ses travaux empiriques, ce que l'on retiendra comme étant la théorie de moyenne portée, Middle Range Theory.
Des sciences sociales et de l'état providence américain
Durant les Golden Sixties, celles du développement de l'État providence, de nombreux programmes vont se mettre en place. Ainsi, en 1965, est créée la dotation nationale pour les sciences humaines (National Endowment for Humanities - NEH), une agence fédérale indépendante dont le premier président est le médiévaliste Barnaby Keeney de l'Université Brown. Cette agence est la source de financement la plus importante pour les sciences humaines. Elle vient concurrencer l'hégémonie des fondations privées d'intérêt public. D'autres programmes vont aussi permettre l'accès à l'éducation pour une population plus défavorisée. La population noire qui accède à un enseignement supérieur croît dans une proportion qui dépasse le double de celle de la population blanche [4].
La seconde moitié des années soixante est une période de remise en question pour les sciences humaines en général et particulièrement pour la sociologie américaine. C. Wright Mills a certainement préparé le terrain de ces critiques. L'on connaît le débat qu'il a initié à l'encontre de Parsons et d'une sociologie qui abusent des outils méthodologiques. Aussi, il émerge, à partir des départements de sciences humaines, un mouvement de remise en question du fonctionnement de la science telle que l'avait connue l'Amérique depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce n'est point un hasard si Thomas S. Kuhn publie son fameux livre Structures of Scientific Revolutions en 1962 (Kuhn, 1962). Ce livre aura un impact direct et énorme en Californie. Cette remise en question dans le mode de fonctionnement de la sociologie se fait quelque part l'écho des grandes questions sociales qui sont débattues sur les campus américains. Plus que la science, c'est la société qui connaît une petite révolution de l'intérieur. Cependant, la sociologie est aussi fréquemment accusée de perpétrer des inégalités et, en favorisant l'intégration, elle ne permet plus de tenir un discours sur le devenir de la société. "Elle a aidé à faire du pouvoir une structure encore plus puissante et savante. Ainsi, elle rend les populations incultes et impotentes" [5]. Peut-être est-ce là un écho de la philosophie radicale telle que pratiquée par Paul Feyerabend qui se demandera dix années plus tard "comment peut-on protéger la société contre la science"? [6] Les sciences sociales de "gauche" ont à nouveau le droit de cité. Il naît tout un mouvement dit de sociologie radicale (Radical Sociology) autour des théories marxistes. Cette sociologie de gauche se cristallise autour de son opposition à la sociologie positive, dite du Value Free [7]. En même temps, l'école de Chicago réapparaît, réanimée par l'interactionnisme symbolique de Goffman ou l'ethnométhodologie d'Harold Garfinkel. Cette seconde école de Chicago prend ses distances d'avec Georg Simmel et est très influencée par les apports d'Alfred Schütz (qui déménage aux États-Unis en juillet 1939) ainsi que ceux du pragmatisme (C.S. Peirce, J. Dewey, W. James). Ce champ deviendra très prolifique et ses méthodes de travail particulières.
Durant cette même période, Michael Polanyi critique sévèrement les méthodes d'attribution de fonds à la science. Pour lui, l'on doit préserver la science de l'influence du politique. Il avance dans son essai de 1962 Republic of Science (Polanyi, 1969) que les comités de sélection devraient être constitués de scientifiques, la base de l'évaluation par les pairs. À partir des mouvements de contestation contre la politique des États-Unis au Vietnam - qui émergent des grands campus américains comme c'est entre autres le cas à Columbia et à Berkeley - c'est un discours contre la culture dominante qui, plus généralement, prend de l'importance. Cette culture est celle des "mâles" et de l'oppression militaire. Les voix des femmes et des communautés noires se font entendre. Elles présentent une alternative au discours dominant. Les mouvements féministes, la lutte pour le droit des noirs et en général les luttes pour les droits civiques des communautés minoritaires contribuent à l'élaboration d'un discours contre l'hégémonie[8]. Les sciences sociales ont participé à l'éducation et à la conscientisation. L'intérêt créé par cette contre-culture permet - par la vente de livres[9], l'attribution de programme de recherches, de départements d'études féministes et d'études des noirs - de donner aux sciences sociales une nouvelle dynamique.
Les sciences sociales participent à l'élaboration d'un discours sur les sociétés contemporaines. Dans leur ensemble, elles ne sont pas neutres face aux processus de mondialisation culturelle et économique. Elles identifient des structures, des modes de fonctionnement; leurs acquis aident à façonner les politiques et les plans d'actions. Mais les sciences sociales sont aussi à l'image de ces sociétés qu'elles contribuent à changer. Car les répercussions de ces changements affectent tant les programmes de recherche que les orientations générales de la pensée sociale. Elles sont tout autant un produit des mouvements sociaux qu'elles participent à leur production.
- Notes:
- 1.- L'on retrouve le concept de double herméneutique entre autres chez A. Schütz, P. Ricoeur et A. Giddens.
- 2.- Les fondations privées, dites privées d'intérêt public, sont aussi connues sous l'appellation 501(C)3 qui fait référence à leur catégorie fiscale.
- 3.- Harvard dans l'État du Massachusetts, fondée en 1636; Columbia dans l'État de New York, fondée en 1784 et Berkeley dans l'État de Californie, fondée en 1849.
- 4.- Voir l'index de diversité d'Arthur Hu développé à partir des données du recensement américain. <http://www.arthurhu.com/index/>
- 5.- Extrait du discours de Martin Nicolaus à la Convention de l'association américaine de sociologie (American Sociological Association - ASA) en août 1968, connu sous le nom de "Fat Cat Sociology" (Oppenheimer et al, 1991).
- 6.- Du titre de sa conférence: "How to Defend Society Against Science". (Feyerabend, 1975).
- 7.- Pour de plus amples informations sur la Radical Sociology, l'ouvrage d'Oppenheimer, Murray et Levine rassemble des textes de sociologues ayant participé au mouvement. (Oppenheimer et al, 1991)
- 8.- C'est aussi vrai pour les revendications des premières Nations et des communautés homosexuelles.
- 9.- Tels les succès de librairie de P. Feyerabend, E. Fromm, T.S. Kuhn et H. Marcuse.
- Références bibliographiques:
Bernard, L.L. et Jessie Bernard. Origins of American Sociology. The social Science Movement in the United States. New York: Russell et Russell, 1965.
Chomsky, Noam et al. The Cold War and the University. Toward an Intellectual History of the Postwar Years. New York: New Press, 1997.
Feyerabend, Paul. "How to Defend Society Against Science.", Radical Philosophy 11: 3-8, Summer 1975.
Hinkle, Roscoe, C. Developments in American Sociological Theory, 1915-1950. Albany: State University of New York Press, 1994.
Hughes, Everett C. French Canada in Transition. Chicago: University of Chicago Press, 1943.
Kuhn, Thomas. The Structures of Scientific Revolutions. Chicago: University of Chicago Press, 1962.
Lallement, Michel. Histoire des idées sociologiques. Tome 2: de Parsons aux contemporains. Paris: Nathan (CIRCA) 1993.
Martuccelli, Danilo. Sociologies de la modernité. L'itinéraire du XXe siècle. Paris: Gallimard, 1999.
Oppenheimer, Martin, et al. (ed.) Radical Sociologists and the Movement. Experiences, Lessons, and Legacies. Philadelphia: Temple University Press, 1991.
Polanyi, Michael. Knowing and Being. Chicago: University of Chicago Press, 1969.
Ross, Dorothy. The Origins of American Social Science. Cambridge: Cambridge University Press, 1991.
Schwendinger, H. et J. R. Schwendinger. The Sociologists of the Chair: A Radical Analysis of the Formative Years of North American Sociology (1883-1922). New York: Basic, 1974.
Simpson, Christopher. (ed.) Universities and Empire. Money and Politics in the Social Sciences during the Cold War. New York: New Press, 1998.
- Notice:
- Della Faille, Dimitri. "Des sciences sociales américaines après la seconde guerre mondiale: révolutions épistémologiques et naissance d'une contre-culture scientifique", Esprit critique, vol.04 no.10, Octobre 2002, consulté sur Internet: http://www.espritcritique.org