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            |  Réflexions pour une géo-sociologie 
                Par Jean Charles Lagrée
 Résumé :
               La mondialisation pose un défi à 
                la sociologie traditionnelle. L'Etat-nation est aujourd'hui pris 
                dans des réseaux d'interconnexion et d'interdépendance 
                qui lui font perdre le statut d'unité pertinente d'analyse 
                sur laquelle la sociologie, en adoptant un parti pris de réalisme, 
                s'est traditionnellement construite. Dès lors, nombre de 
                concepts se doivent d'être réévalués 
                si l'on veut leur conserver leur capacité à rendre 
                compte d'une réalité en pleine transformation. Ainsi 
                en est-il des concepts d'identités collectives, stratification, 
                autorité et politique, société civile, Etat, 
                citoyenneté,...
 
 
 
      Mondialisation, 
                plus qu'un leitmotiv, une peur moderne qui nous met en face d'un 
                avenir incertain et probablement - dans les discours les mieux 
                avisés - pire que le temps présent. A l'aube du 
                XXIème siècle, une fois de plus l'âge d'or 
                est derrière nous. Certes, l'"on" tente de se rassurer 
                en soulignant, thèses historiques à l'appui, que 
                la mondialisation n'est en rien un phénomène nouveau. 
                Mais les peurs que véhiculent ce terme - notamment lorsque 
                l'on considère que la mondialisation d'aujourd'hui marque 
                la dernière avancée du capitalisme - conduisent 
                l'opinion publique, le sens commun, mais également nombre 
                d'experts à développer des visions pessimistes, 
                voire catastrophiques de l'avenir de la planète. Standardisation, 
                homogénéisation, uniformisation seraient l'horizon 
                du monde moderne, de plus en plus régi par l'unique loi 
                du marché. 
                    Une autre vision, 
                une vision sans doute plus sociologique vient concurrencer cette 
                approche. Elle se caractérise par son insistance à 
                souligner les effets des interconnexions qui se nouent au niveau 
                des "espaces régionaux". Derrière l'apparente uniformisation 
                du monde - se construisent, sur la base de l'affaiblissement des 
                Etats-nations, des différences et des unions régionales. 
                    Comment la sociologie 
                moderne peut-elle prendre en compte ce mouvement alors que le 
                socle de "traditions" sur laquelle elle s'est construite l'invite 
                à confiner ses observations et conclusions aux Etats-nations 
                érigés le plus souvent en système ou formation 
                sociale, c'est-à-dire en unité pertinente d'analyse? 
                    Paraphrasant le 
                mot de Pierre Bourdieu à propos de la jeunesse, l'on pourrait 
                dire que la mondialisation n'est qu'un mot, un mot certes mais 
                qui - comme le montre cet auteur - joue un rôle directeur 
                dans l'imposition de catégories de pensées directement 
                issues de la théorie économique libérale. 
                La mondialisation n'est qu'un mot mais qui a pour vertu de rendre 
                naturel ce qui n'est autre que le résultat d'une politique 
                d'imposition d'un ordre du monde construit par les dominants. 
                La mondialisation n'est qu'un mot qui signale une situation d'impérialisme 
                culturel. 
                    Sans doute la critique 
                de la vulgate que véhicule ce terme doit-elle être 
                faite pour mettre à jour la réalité des rapports 
                de dominations qu'il contribue à masquer. Mais déchirant 
                le voile, l'on trouvera, néanmoins, un état de fait 
                caractérisé par une interdépendance croissante 
                des économies et des sociétés en même 
                temps qu'un brouillage de plus en plus opaque des lieux de prise 
                de décision. 
                    Cette mondialisation 
                est très largement analysée dans les sciences économiques. 
                Les experts en sciences politiques s'attachent à en dépeindre 
                les effets sur les Etats-nations mais également sur les 
                institutions et organismes internationaux qui gèrent, organisent, 
                régulent les échanges et les coopérations 
                mondiales et/ou régionales[1]. Mais l'on 
                ne peut que constater, qu'hormis quelques notables exceptions 
                (Manuel Castells, A. Giddens par exemple ou encore, Bart Van Steenbergen, 
                Stuart Hall), les sociologues (et plus encore les sociologues 
                français) ne se sont intéressés que très 
                parcimonieusement à ce sujet. 
                    Pourtant, c'est 
                à plus d'un titre que la mondialisation jette un défi 
                à la sociologie que l'on pourrait qualifier de "traditionnelle"[2]. 
                    Prenant réellement 
                en compte le fait que les pays sont pris dans un faisceau d'interdépendances 
                et de connexions de plus en plus serré, c'est le parti 
                pris de réalisme qui conduit à assimiler l'idée 
                de système social ou de formation sociale à celui 
                d'Etat-nations qu'il convient de questionner. A tout le moins, 
                peut-être faudra-t-il se demander dans quelle mesure l'Etat-nation 
                est ou reste l'unité pertinente de référence 
                pour mener à bien l'analyse des faits sociaux. De même 
                que le géographe[3] a été amené à 
                s'interroger sur les idées de frontière et d'espace, 
                ce sont les limites territoriales, administratives, politiques 
                du système social sur lequel il travaille que le sociologue 
                est conduit à questionner. 
                    Pierre Bourdieu 
                nous indique que l'idée de mondialisation est le dernier 
                avatar de l'impérialisme culturel américain faisant 
                passer pour naturel ce qui n'est que la résultante d'un 
                choix politique en faveur du néolibéralisme économique[4]. 
                D'autres, dans la littérature en langue anglaise, tout 
                en dénonçant également l'emprise américaine 
                sur le reste de la planète, s'inquiètent de l'homogénéisation 
                croissante des modes de vie, des modes de consommation, des référentiels 
                culturels, des valeurs et des normes. MacDonalisation de la société 
                planétaire, uniformisation néo-libérale, 
                homogénéisation et réduction des différences 
                sous la pression du marché qui désormais règne 
                en maître sur l'ensemble du globe[5], à cette thèse 
                s'opposent ceux qui voient dans la mondialisation le développement 
                accéléré - car le phénomène 
                n'est rien moins que nouveau - d'une interconnexion et d'une interdépendance 
                qui place les micro-mondes dans un immense réseau. La mondialisation 
                introduit certes un rapport de domination impérialiste. 
                Mais elle s'accompagne également d'un phénomène 
                de résistance culturelle qui ne ressort pas seulement dans 
                les mesures d'exceptions prises par les politiques ou les organismes 
                nationaux et internationaux mais qui est de l'ordre de l'opposition 
                des peuples face aux menaces qui pèsent sur leurs identités 
                et traditions. 
                    C'est cette idée 
                de résistance qu'incarne le concept de "méditerranée" 
                - emprunté à Braudel - lorsqu'il est appliqué 
                à des "espaces régionaux" qui se sont construits 
                par des emprunts, des impositions, des rapports de forces, des 
                voyages, des échanges,... Les spécialistes des questions 
                asiatiques, qu'ils soient experts en sciences politiques, économistes, 
                sociologues ont su tirer profit d'un tel concept en soulignant 
                la fonction d'échange, de creuset, de dynamisation, de 
                liens entre civilisations hétérogènes que 
                jouent ces espaces[6]. L'on tirera bénéfice d'un 
                tel concept principalement sur deux points. Est en question tout 
                d'abord la dialectique existant entre homogénéité 
                et différence, c'est-à-dire en fait la question 
                de la formation des identités collectives, qui est 
                la condition sine qua non de la construction d'un nouveau 
                mode de vivre ensemble, à l'ère de la globalisation. 
                La région du sud-est asiatique se construit dans une volonté 
                d'échapper à la double emprise américaine 
                et européenne, tant sur le plan économique dans 
                les domaines politiques ou culturels. Pourtant cette construction 
                suppose que soient dépassées les différences 
                ethniques, culturelles, religieuses, politiques, nationalistes 
                et autres qui fragmentent cet espace régional. Comme le 
                souligne Marie-Claire Bergère, c'est en s'appuyant sur 
                ce constat de fragmentation et de morcellement que l'on peut prendre 
                la mesure du caractère volontariste de ce processus d'élaboration 
                d'une identité régionale, seule capable de sublimer 
                les différences[7]. C'est une thèse tout à 
                fait similaire que nous avons défendue dans notre dernière 
                investigation sur l'identité européenne. Au vu des 
                statistiques, celle-ci n'est qu'un projet. Le foisonnement des 
                références, leur éparpillement l'emporte 
                sur n'importe quelle plateforme commune ou même sur n'importe 
                quelle convergence que l'on pourrait supposer. Et là encore, 
                l'identité européenne est une "construction" à 
                laquelle concourt avec un notable enthousiasme les historiens, 
                les économistes, les sociologues. Une identité européenne 
                est en passe d'être inventée, qui pourrait permettre 
                de transcender les différences. 
                    Mais qu'il s'agisse 
                du sud-est asiatique ou bien de l'Europe, ou bien encore du MERCOSUR, 
                l'édification de ces espaces régionaux que vient 
                souder une identité collective en formation est le premier 
                facteur de résistance à l'homogénéisation 
                des modes de vie, des valeurs, des cultures qu'impose ou que tendrait 
                à imposer l'américanisation de la planète. 
                De ce point de vue, les identités régionales - qui, 
                comme il est désormais très largement admis depuis 
                que Stuart Hall, Roland Robertson ou Immanuel Wallerstein en aient 
                fait la théorie[8], s'articulent aux autres identités 
                locales, ethniques, nationales, de sexes, etc. - se bâtissent, 
                s'affirment, se renforcent dans l'opposition et la démarcation. 
                Elles affichent la différence par rapport aux références 
                américaines et occidentales. Selon cette hypothèse 
                - qui bien évidemment reste à investiguer empiriquement 
                - la mondialisation serait le moteur de l'articulation d'aires 
                civilisationnelles, hétérogènes, elles-mêmes 
                construites à partir de l'interconnexion de différences 
                sur la base d'un "bien culturel" commun. 
                    C'est également 
                notre conception de la stratification sociale qu'interpelle 
                le processus de mondialisation, lorsqu'il est pris sociologiquement 
                en compte. La mondialisation de l'économie, de la finance, 
                du travail est appelée à accélérer 
                et renforcer les flux migratoires des différentes catégories 
                de main-d'oeuvre. Certes, ce phénomène n'est qu'émergent. 
                Selon les statistiques du Bureau international du Travail, moins 
                de 2% de la force de travail mondiale exercent un emploi dans 
                un autre pays que le sien. Mais les délocalisations, la 
                mobilité des marchés, les stratégies concurrentielles 
                des acteurs économiques qu'ils soient entrepreneurs privés 
                ou organismes étatiques voire para-étatiques sont 
                appelés à accroître les flux migratoires de 
                main-d'oeuvre. L'on s'intéressera tout d'abord à 
                la migration des élites, des professionnels, des personnes 
                dotées d'un capital culturel performant. Sans doute cette 
                catégorie de population est-elle ultra minoritaire. Il 
                n'en reste pas moins que l'on assiste à la formation d'une 
                caste de professionnels mobiles, délocalisés, n'ayant 
                plus que de lointaines racines avec leurs origines nationales, 
                qui se rattachent à leur entreprise ou à leur profession 
                indépendamment du contexte local, régional, ou national 
                où ils exerceront[9]. Parallèlement à cette 
                délocalisation de l'employabilité des "élites", 
                l'on voit se constituer une mondialisation du marché de 
                la formation. La mobilité des pères/mères 
                provoque une mobilité accrue de la demande de formation. 
                L'internationalisation requiert une appétence plus grande 
                à une formation internationale. Le choix de l'élite 
                à former et à reproduire dans ses positions se rit 
                des frontières, optant pour les meilleures formations dans 
                les meilleures universités indépendamment des continents 
                sur lesquels les membres de ce groupe se trouvent. 
                    En symétrique, 
                à ce cosmopolitisme des élites, il faudra considérer 
                l'enfermement dans les contextes locaux des populations dont la 
                force de travail trouve à s'employer sur des marchés 
                de l'emploi extrêmement localisés. Il faudra également 
                considérer les migrations de la 'faim' qui drainent sur 
                les routes une main-d'oeuvre non qualifiée, employée 
                temporairement et dans des conditions difficiles et qui sont mis 
                dans l'incapacité d'adopter les standards de vie communs, 
                en usage dans une société ou dans un contexte de 
                vie donné. Au-delà des facteurs fondamentaux que 
                peuvent être les aléas des jeux de transferts financiers, 
                les impondérables des marchés, les stratégies 
                des acteurs économiques et/ou politiques, etc., l'exclusion 
                sociale - que l'on rencontre "sur le terrain", dans les ghettos 
                ou les hyper-ghettos soit des centre-villes, soit des banlieues 
                - a également une dimension mondiale. 
                    Aux deux extrêmes 
                de la stratification sociale, l'on voit ainsi la nécessité 
                de placer l'analyse sociologique dans une perspective qui intègre 
                la composante mondialisation des interconnexions, des interdépendances 
                et des rapports de domination. 
                    Sans prétendre 
                en aucune manière épuiser la liste des domaines 
                que la prise en compte effective du phénomène de 
                mondialisation conduirait à réviser, l'on choisira 
                ici de limiter cette énumération à la question 
                politique: la gestion de la chose publique. Sans doute parce que 
                la mondialisation est d'abord et avant tout le choix d'une politique 
                économique néo-libérale, elle s'accompagne 
                d'un accroissement de la fluidité de nos sociétés 
                et d'un accroissement sensible, sinon spectaculaire des inégalités 
                avec non seulement les gagnants et les perdants mais également 
                avec ceux qui auront toutes les chances de confirmer leur capacité 
                à jouer le jeu de la (post)modernité et ceux qui 
                devront se détourner de tout espèce d'avenir[10]. 
                Sans aucun doute, cet état de fait a-t-il toujours existé. 
                Il est néanmoins, aujourd'hui, patent et porté au 
                coeur de la société, remettant en cause les principes 
                même de la cohésion sociale. L'on ne reprendra pas 
                ici les analyses abondantes qui ont fleuri ces dernières 
                années sur ce thème[11]. Mais l'on signalera toutefois 
                que, par un étrange paradoxe, la question de l'articulation 
                entre la société civile et l'Etat est restée, 
                pourrait-on dire, le parent pauvre de cet intérêt 
                certain. Or la mondialisation en ce qu'elle porte atteinte aux 
                centres décisionnels qui trouvaient "naturellement" leurs 
                places au coeur des Etats-nations, vient renouveler ce questionnement. 
                La politique qui est le garant de la cohésion d'une formation 
                sociale était entre les mains de l'Etat, d'une nation ou 
                de plusieurs nations. Tendanciellement, tel n'est plus le cas, 
                tel ne sera plus le cas. Outre le fait que nombre de phénomènes 
                - telle la circulation des flux financiers - échappent 
                à toute emprise 'nationale', appelant en cela à 
                la mise en place d'une régulation internationale[12], la 
                construction d'espaces régionaux, comme c'est le cas en 
                Europe, engage un processus volontaire de dessaisissement des 
                pouvoirs nationaux au profit des pouvoirs supranationaux[13]. 
                Ce simple constat appelle à reconsidérer nos conceptions 
                traditionnelles de gestion de la chose publique - notamment, mais 
                pas uniquement - pour ce qui concerne la préservation de 
                la chose publique. Mais la mondialisation, qui s'accompagne d'une 
                course effrénée au développement technologique 
                ou encore de l'entrée dans la société du 
                savoir et de la communication conforte une contradiction de plus 
                prononcée entre "intelligence" et mobilisation des intelligences 
                pour faire tourner efficacement la machine économique et 
                la verticalité des systèmes hiérarchiques 
                d'exercice de l'autorité privée et publique[14]. 
                En fait, cette contradiction majeure est au principe de la crise 
                qui affecte le principe d'autorité dans la plupart des 
                sociétés occidentales développées[15]. 
                Dans une société qui fonctionne essentiellement 
                et de plus en plus sur la base de la manipulation des symboles 
                et de la production de connaissances, dans une société 
                qui requiert, de la part de ses membres, un niveau de plus en 
                plus élevé de savoirs, la prise d'initiative, la 
                mobilisation des compétences, la prise de risques la capacité 
                de faire des choix et de prendre des décisions individuelles 
                et/ou collectives sont des qualités absolument nécessaires 
                au bon fonctionnement de l'économie moderne et de la société 
                dans la nouvelle forme qu'elle est susceptible de prendre, à 
                savoir celle du réseau. La mobilisation des compétences, 
                dans ce nouveau contexte émergent est ainsi affaire d'expression 
                d'idées et d'intérêts, de discussions, de 
                gestion des conflits, de recherche de compromis. Le fonctionnement 
                social et économique requiert un espace public de négociation 
                entre acteurs distincts impliqués dans un jeu de relations 
                entre partenaires équivalents. Peut-être pourrions-nous 
                avancer - à titre d'hypothèse - que sous des formes 
                diverses un tel principe de fonctionnement se retrouve ou devrait/pourrait 
                se retrouver à l'oeuvre dans toutes les organisations, 
                institutions, appareils qui composent les sociétés 
                (post)modernes. Mais il faudra remarquer, pour l'intégrer 
                immédiatement dans la démarche d'analyse, qu'un 
                tel principe de fonctionnement qui repose sur l'horizontalité 
                des relations et rapports entre acteurs sociaux est incompatible 
                avec la verticalité des hiérarchies héritées 
                de la société industrielle. 
                    A cet égard, 
                le politique conçu dans toutes ses dimensions: société 
                civile, identités collectives, citoyenneté, démocratie 
                représentative, appareils d'Etat, est questionné 
                de part en part par cette remise à niveau "horizontale" 
                des rapports et relations entre acteurs. 
                    Prendre en compte 
                ce changement tendanciel apparaît comme une nécessité 
                impérative si l'on souhaite comprendre les recompositions 
                en cours dans les manières de vivre ensemble et de "faire 
                société" alors que les interconnexions sont de plus 
                en plus fortes. Dans un contexte où les traditions perdent 
                de leurs forces, cultures et lien social s'inventent, se réinventent, 
                se reconstruisent en permanence en tenant compte des transformations 
                en cours. La sociologie qui a pour tâche de suivre, comprendre, 
                expliquer ces changements ne saurait se contenter d'appliquer 
                des cadres d'analyse hérités d'un contexte ancien 
                à une situation qui tend à devenir radicalement 
                nouvelle. Ne parle-t-on pas à cet égard de changement 
                de paradigme sociétal? 
                    C'est là 
                semble-t-il un défi majeur pour ce qui concerne la pertinence 
                et l'existence même de la sociologie. 
                    Mais les tendances 
                actuelles présentent aux sociologues un autre enjeu, non 
                moins important. Car dans le mouvement de planétarisation 
                que l'on voit se dessiner sous nos yeux, planétarisation 
                qui prend figure d'interconnexions et d'interdépendances, 
                il s'agit peut-être moins de saisir une formation sociale 
                particulière que de rendre compte de ses rapports et articulations 
                avec les autres sociétés qui composent les réseaux 
                dans lesquels elles se trouvent impliqués. Au-delà 
                donc des questions relatives à une (ou des) culture(s) 
                planétaire(s), à l'existence d'une éventuelle 
                société civile internationale, à la recherche 
                d'une gouvernance mondiale ou de nouveaux modèles de régulations 
                planétaire, une sociologie révisée qui tiendrait 
                compte du développement de cette société 
                en réseau, serait à même de collaborer avec 
                les économistes ou les spécialistes des relations 
                internationales pour comprendre les jeux de rapports qui organisent 
                un univers globalisé.  
              
               
 
                Notes: 
                1.- Philippe Moreau Defarges, L'ordre mondial. Dalloz - Armand Colin, Paris, 1998 
Jacques Soppelsa, Géopolitique de l'Asie pacifique. Ellipses, Paris, 2001
2.- Voir, sur un sujet connexe la thèse défendue par François Dubet et Danilo Martucelli. Dans quelle société vivons-nous? Seuil, L'épreuve des faits, Paris, 1998
3.- "Les territoires de la nation", Hérodote. Revue de géographie et de géopolitique. 3e trimestre 1991, no62
4.- P Bourdieu, "La nouvelle vulgate planétaire". In. Interventions 1961-2001 Science sociale et action politique. Ed. Agone, Marseille, 2002
5.- Francis Fukhuyama La fin de l'histoire et le dernier homme. Traduction Poche, 1993 
6.- François Gipouloux, "Intégration ou désintégration? Les effets spatiaux de l'investissement direct en Chine. Une méditerranée asiatique?" Perspectives Chinoises, numéro 46, mars/avril 1998, p. 6-14
Thomas Rohlen, A 'Mediterranean' model for Asian regionalism: cosmopolitan cities and nation states in Asia, Standford Unversity, May 1995
7.- Marie-Claire Bergère, Le mandarin et le compradore. Les enjeux de la crise en Asie orientale. Hachette Littératures. 1998, p.139
8.- Stuart Hall "The Local and the Global: Globalization and Ethnicity"; et "Old and New Identities, Old and New Ethnicities". In. Culture Globalization and the world system (eds. A. King) Macmillan, 1993
voir aussi dans le même ouvrage, Roland Robertson "Social Theory, Cultural Relativity and the Problem of Globality" p. 91-90 et Immanuel Wallerstein, "The National and the Universal: Can the Be Such a Thing as World Culture. p.91-106
9.- Lire l'article de Dominique Frommel, "Quand le Nord débauche les médecins du Sud". Le Monde Diplomatique, avril 2002, no577
10.- Zygmunt Bauman. Globalization. The human Consequences. Polity Press, 1998, 1999 p.71
11.- Rappelons pour mémoire le programme de la MIRE de 1990, qui devait aboutir à la publication d'un livre collectif intitulé Trajectoires sociales et inégalités. Recherche sur les conditions de vie. Eres, INSEE, MIRE, 1994.
12.- cf. "La Mondialisation". Revue internationale des Sciences sociales. UNESCO / Eres, juin 1999, no 160, notamment l'introduction de Grahame Thompson: "Situer la mondialisation". p. 159-174
13.- Ne dit-on pas que 64% des décisions concernant la gestion de la chose publique française sont prises à Bruxelles. 
14.- Sur ce point cf. Gérard Fuchs. L'Europe contre la mondialisation. Changer l'Avenir. Ed L'Harmattan, 1996, p.47
15.- "Quelle autorité? Une figure à géométrie variable". Revue Autrement. No198 octobre 2000
               
 
                Références bibliographiques: 
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 Sophie Bessis. L'Occident et les autres. Histoire d'une suprématie. La Découverte, Paris 2001 
 Sophie Boisseau du Rocher, L'ASEAN et la construction régionale en Asie du sud-est. (coll. Logiques politiques), L'Harmattan, Paris 1998. 
 Castells, Manuel, The Information Age: Economy, Society and Culture. 
 1996 Blackwell Publishers, Oxford 
 - Vol I The Rise of the Network Society.  
 - Vol II The Power of Identity 
 - Vol III End of Millenium 
 Culture, Globalization and the World system. (edited by Anthony D. King), ed Macmillan, London 1991, 1993 
 Philippe Moreau Defarges, La Mondialisation. PUF (Que Sais-Je?, no 1687), Paris 1997 
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 Gérard Fuchs, L'Europe contre la Mondialisation. Changer l'avenir, Paris L'Harmattan, 1996 
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 Anthony Giddens, Runaway World: How Globalization is Reshaping our Lives. Routeledge, April 2000 
 Global Culture. Nationalism, Globalization and Modernity, 
  (Mike Featherstone eds) Sage Publishers, London, 1990 
 Global Culture. Theory Culture and Society Exploration in Critical Social Science. Vol 7 number 26, June 1990, Sage Publication 
 Globalization Social Change and Youth. (edited by S.T. Hettige) Published by German Cultural Institute, Colombo. Centre for Anthropological and Sociological Studies, University of Colombo, 1998 
 Globalization and its Impact. On Chinese and Swedish Society. FRM (Forskningsradsnamnden), Stockholm 2000 
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 La Mondialisation. Revue internationale des Sciences sociales, juin 1999, no 160. UNESCO - Erès. Paris 
 Gérard Leclerc. La mondialisation culturelle. Les civilisations à l'épreuve. Pairs, PUF, 2000 
 The Cultural Dimensions of Global Change. An Anthropological Approach (edited by Loudres Arizpe) UNESCO Publishing. Culture and Development series, Paris, 1996 
                   Hans Peter Martin et Harald Schuman. The Global Trap. Globalization 
                    and the Assault on Democracy and Prosperity. Pluto Press 
                    Australia, London and New York, 1997 
 Mondialisation, citoyenneté et multiculturalisme. (Mikhaël Elbaz et Denise Helly ss dir) Paris, L'Harmattan, Les Presses de l'Université Laval, 2000 
 Quelle Mondialisation? (Françoise Barret-Ducrocq ss dir) Bernard Grasset, Paris - Académie universelle des Cultures, 2002 
 Roland Robertson, Globalization. Social Theory and Global Culture. Sage, London 1992 
 Rolling Youth, Rocking Society. Young People in the Post Modern Debate on Globalization. (Lagrée J.Ch. eds) Paris, UNESCO 2002, également en ligne 
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 Une société-monde? Les dynamiques sociales de la mondialisation. (Daniel Mercure ss dir AISLF) De Boeck Université. Coll. Ouvertures sociologiques. Univ. De Laval 2001 
 Malcom Walters. Globalization. Key Ideas Routledge, Open University, Milton Keynes, 1995 
 Jean Pierre Warnier, La mondialisation de la culture. La Découverte, coll.Repères, Paris 1999 
 Youth and Globalisation, (Lagrée, J.Ch Ragi, T. ss dir) INJEP, Paris, 2002 
               
 
                Notice: 
                Lagrée, Jean-Charles. "Réflexions pour une géo-sociologie", 
                  Esprit critique, vol.04 no.10, Octobre 2002, consulté 
                  sur Internet: http://www.espritcritique.org 
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