Tous les yeux sont tournés vers Durban depuis l'ouverture de la Conférence mondiale contre le racisme (CMCR) le 31 août 2001. Les discussions et les débats avaient largement précédés la conférence dans les dernières semaines. Plusieurs événements ont mis en lumière des divergences entre certains États avant le début de la Conférence. On se rappellera du débat entourage la notion de "sionisme" qui oppose les États-Unis et les pays Arabe. Aussi, les pays européens ne parlent pas trop fort devant la volonté de certains pays africains de faire reconnaître l'esclavage comme "crime contre l'humanité". De plus, la question des "réparations" soulève des points de vue divergents qui seront difficiles à faire converger. Malgré le débat entourant le refus des États-Unis à participer aux discussions, il s'avère maintenant que leur absence favorise la discussion.
Quoique les organisateurs soient nerveux du déroulement des événements et des débats qui risquent d'éclater, la Conférence est animée de réflexions fort pertinentes. Pour une fois, il s'agit de discuter ensemble et de se comprendre. On s'interroge sur les mots et on définit les concepts: racisme, esclavagisme, colonialisme, etc. On se penche aussi sur les liens entre les concepts: racisme et colonialisme, esclavagisme et colonialisme, etc. Une fois de plus, Fidel Castro a démontré ses talents de diplomate et de rassembleur. Il a su alléger l'atmosphère et a insisté pour conscientiser les personnes présentes à l'importance de se tourner vers l'avenir et d'agir rapidement pour étouffer les montées racistes actuelles.
Il vaut toujours mieux de discuter sur les idées que sur les mots, car les débats qui ne vont pas au-delà de la condamnation des concepts des auteurs rivaux sont toujours vides. Mais dans le cas de la Conférence de Durban, il ne s'agit pas de cela. Chaque intervenant de la conférence représente une nation avec sa culture, son histoire, sa langue, et son propre passé de racisme. Chaque peuple a vécu différemment le racisme et surtout, chacun définit différemment le concept de "racisme". C'est la capacité des États à surmonter leurs querelles et à se tourner vers les véritables enjeux du racisme qui déterminera si la Conférence de Durban sera un succès ou non.
La Conférence de Durban mènera-t-elle a un plan d'action concret? Comme pour tout commencement, les discussions actuelles consistent à stabiliser le langage, à définir les concepts et à tâcher de comprendre le point de vue des autres intervenants. Cette Conférence ne constitue pas une fin en soi, mais plutôt le début d'une réflexion constructive et le commencement de quelque chose de grand, et c'est en cela que l'ont se rappellera de la Conférence de Durban.